Décret-loi 2022-68: Dispositions spéciales relatives à l’amélioration de l’exécution des projets (Partie 2)

Ceci est la deuxième et dernière partie des mesures prévues par le nouveau décret-loi n°2022-68 en date du 19 Octobre 2022, cette publication couvre les principales mesures de notre point de vue, pour le reste des mesures il faut revenir au texte publié au journal officiel de la république tunisienne dans les deux langues, arabe et français :

II. Encouragement de l’investissement privé :

A. Encouragement des projets réalisés dans le cadre de partenariats public-privé et des projets dans le domaine des énergies renouvelables :

    1. Faciliter les conditions de mise en œuvre des projets réalisés dans le cadre du partenariat public -privé en se limitant à « l’acceptation provisoire » des ouvrages ou équipements ou bâtiments objet du contrat de partenariat au lieu de  « l’acceptation définitive » pour le paiement de la redevance par la personne publique sur toute la période du contrat à compter de la date de la réception des ouvrages ou équipements ou bâtiments objet du contrat de partenariat,  à condition que les objectifs de performance imputés à la société du projet et que les ouvrages et les équipements soient prêtes conformément aux conditions contractuelles,
  1. Faciliter la réalisation de projets dans le secteur des énergies renouvelables en permettant leur réalisation sur les terrains appartenant aux privés et, le cas échéant, en autorisant leur réalisation sur des parcelles du domaine public agricole et non agricole ou des collectivités locales dans le cadre des contrats de location sous réserve de la législation relative aux domaines militaires,
  2. Élargissement du champ des terres agricoles qui ne sont pas concernées par le changement de leur vocation pour la réalisation de projets dans le secteur des énergies renouvelables,
  3. La possibilité de prise en charge par l’organisme public concerné des dépenses relatives au raccordement de l’unité de production d’énergies renouvelables au réseau national de l’électricité et les dépenses de consolidation dudit réseau et ce, au cas où le site de production est proposé par l’Etat,
  4. Simplification des procédures d’approbation des projets de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables à des fins d’autoconsommation : désormais, ces projets seront approuvés par décision du ministre chargé de l’énergie sur la base d’un avis conforme du comité technique des projets de production des énergies renouvelables. La capacité minimale de ces projets sera fixée par arrêté du ministre chargé de l’énergie,
  5. La création au profit du producteur de l’électricité des énergies renouvelables « un droit réel spécial » sur les bâtiments, ouvrages et équipements nécessaires dans le cas de réalisation du projet sur des parcelles du domaine de l’Etat public ou privé sans s’étendre au terrain.

B. Stimulation des investissements dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, du développement des infrastructures, de la technologie et de la logistique :

1. Suppression de la limite maximale de la contribution étrangère (fixée actuellement 66%) dans les entreprises qui exploitent des terres agricoles en location dans le cadre de projets agricoles. Désormais la contribution étrangère dans les sociétés d’exploitation agricole par location de terrains peut atteindre les 100%,

2. Autorisation au profit de l’agence foncière industrielle pour réaliser et aménager des « zones industrielles intégrées » dotées de tous les services nécessaires pour l’instauration de projets et la construction de bâtiments industriels destinés à la vente ou à la location et les mettre à la disposition des promoteurs de projets relevant des secteurs autorisés dans les zones industrielles, et ce, en partenariat avec les agences foncières intéressées ou promoteurs immobiliers privés intéressés, chacun dans son domaine de compétence,

3. Autorisation au profit de l’agence foncière industrielle pour céder des lots faisant partie du plan de lotissement aux promoteurs de projets désirant s’implanter moyennant le paiement d’une avance sur le prix final et ce, avant même « l’achèvement de l’aménagement de la zone industrielle ». Les promoteurs de projets peuvent, désormais, obtenir l’autorisation de bâtir avant l’achèvement des travaux d’aménagement,

4. Possibilité accordée à l’agence foncière industrielle pour procéder à la maintenance et à la réhabilitation des zones industrielles, et ce, en l’absence de groupement de maintenance et de gestion et de toutes autres structures intéressées, et ce conformément à un programme fonctionnel déterminé par un cahier des charges,

5. Suspension, de façon exceptionnelle et au cas par cas, de l’application « des procédures de déchéances »  pour les  promoteurs industriels ayant acquis des lots de terrain dans les zones industrielles appartenant à l’Agence foncière industrielle avant la fin de l’année 2020 et ayant atteint une phase avancée dans la réalisation de leurs projets sans entrée effective en production dans les délais légaux, et ce, dans un délai n’excédant pas une année à compter de la date de publication du décret-loi 2022-68 du 19 Octobre 2022.

Le retrait des arrêtés de déchéances est prononcé en faveur des promoteurs ayant réalisé leurs projets ou ayant achevé les travaux de construction et justifié l’achèvement des travaux de construction par un plan de masse établi par un géomètre expert.

6. La possibilité de régularisation de la situation, par le  changement de vocation des terres agricoles, des projets industriels implantés sur les terres agricoles avant la publication du décret-loi 2022-68 du 19 Octobre 2022, et ce, par arrêté conjoint du ministre chargé de l’agriculture et du ministre chargé de l’urbanisme, à charge de respecter des conditions et critères qui reposent sur l’importance de l’investissement, la capacité d’emploi, la régularisation de la situation fiscale de la société titulaire du projet et la préservation de l’environnement, qui sont fixées par arrêté conjoint du ministre chargé de l’agriculture, du ministre chargé de l’industrie et du ministre chargé de l’urbanisme.

L’Instance tunisienne de l’investissement (TIA) fixe la liste des projets concernés par cette disposition, laquelle est approuvée par le Conseil supérieur de l’investissement.

C. Stimulation de l’investissement dans les secteurs du logement et de l’immobilier :

1. Autorisation aux investisseurs de nationalité étrangère d’acquérir des logements auprès de promoteurs immobiliers dont le prix excède un montant à déterminer par arrêté présidentiel,

Les conditions d’application de cette mesure seront fixées par décret.

2. Autorisation accordée à l’agence foncière industrielle pour créer et aménager des zones urbaines intégrées équipées de toutes les installations nécessaires, et céder aux promoteurs immobiliers publics et privés des terrains avant l’achèvement de l’aménagement moyennant le paiement d’une avance sur le prix final afin de leur permettre d’entamer la construction dans le cadre d’un programme d’habitat intégré visant à répondre aux besoins de toutes les catégories sociales et en particulier des catégories à faible revenu.

D. Dispositions horizontales pour la relance de l’investissement :

1. Octroi des incitations financières et fiscales au profit des projets d’intérêt national, prévus par la loi de l’investissement aux promoteurs des « Zones franches commerciales » exerçant, conformément à la législation y afférente et ce, conformément aux conditions et procédures prévues par la loi précitée.

2. Les investisseurs étrangers qui déclarent des projets d’investissement auprès des structures d’investissement concernées (TIA, APII, APIA, ONTT, ONA,..) et qui déposent la fiche d’investissement auprès de la Banque centrale de Tunisie, peuvent obtenir une « carte de séjour » pour une durée de 5 ans renouvelable en cas de poursuite de l’investissement, la durée de la carte de séjour est doublée (pour une durée de 10 ans renouvelable) s’ils remplissent des conditions qui seront sont fixées par décret.

Peuvent bénéficier de cet avantage, les investisseurs résidents en Tunisie et les cadres étrangers employés dans le cadre de ces projets.

3. Encouragement de la transmission d’entreprise par « l’octroi du droit de poursuivre de jouir des incitations financières » prévues par la loi de l’investissement et ce en cas de « transmission des projets » sur la base du dépôt d’une déclaration d’investissement auprès des structures chargées de l’investissement , à condition de l’approbation de ces structures et l’engagement de l’investisseur cessionnaire de poursuivre l’exploitation dans le délai restant de la période de dix ans à compter de la date d’entrée en activité effective du projet et selon les mêmes conditions auxquelles ces incitations ont été accordées.

Le droit de poursuite du bénéfice des incitations financières par cessionnaire est accordé par décision des autorités compétentes habilités à signer selon la règlementation en vigueur.

Cette décision détermine la valeur des incitations au titre de la période restante, et le cessionnaire demeure soumis aux mesures de suivi et de contrôle prévues aux articles 21 et 22 de la loi de l’investissement.

Ces dispositions ne s’appliquent pas aux « prêts fonciers » dont les bénéficiaires sont tenus de restituer les sommes restantes lors de la transmission du projet, sauf si l’investisseur cessionnaire se charge de les rembourser conformément à la réglementation en vigueur.

 

Veuillez trouver ci-joint une note complète comprenant les principales mesures apportée par ce nouveau décret-loi relatif à l’amélioration de l’efficacité de l’exécution des projets publics et privés.

Amélioration de l’efficacité des projets publics et privés

Décret-loi 2022-68: Dispositions spéciales relatives à l’amélioration de l’exécution des projets (1ère partie)

En date du 19 Octobre 2022, le Décret-loi n°2022-68 a été publié au JORT portant sur des dispositions spéciales pour améliorer l’efficacité de l’exécution des projets publics et privés. Ce nouveau décret-loi s’inscrit dans le cadre de mesures urgentes visant à relancer l’économie, à rétablir le schéma de croissance, à stimuler l’investissement, à préserver le tissu institutionnel et à améliorer le climat des affaires compte tenu des circonstances exceptionnelles que connaît l’économie nationale et mondiale.

Il consacre l’ouverture du système économique national aux projets de partenariat entre les secteurs public et privé et soutient davantage le système des pôles technologiques pour encourager l’innovation, et la création de zones industrielles intégrées de manière à contribuer à la création d’une dynamique de développement, en particulier dans les régions intérieures.

Ci-dessous le sommaire des dispositions spéciales apportée par ce nouveau décret-loi :

I. Accélération de la réalisation des investissements publics :

  1. Réduction des délais d’exécution des projets publics,
  2. Encouragement des entreprises et start-up tunisiennes par l’octroi de certaines priorités aux entreprises nationales,
  3. Développement de l’efficacité du système de passation des marchés publics.

 

II. Encouragement de l’investissement privé

  1. Encouragement des projets réalisés dans le cadre de partenariats public-privé et des projets dans le domaine des énergies renouvelables.
  2. Stimulation des investissements dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, du développement des infrastructures, de la technologie et de la logistique.
  3. Stimulation de l’investissement dans les secteurs du logement et de l’immobilier.
  4. Dispositions horizontales pour la relance l’investissement.

 

I. En matière d’accélération des de la réalisation des investissements publics :

Ce nouveau décret a apporté principalement les mesures suivantes :

A. Réduction des délais d’exécution des projets publics :

  1. L’adoption de la formule « clé en main » dans le domaine des marchés publics sur la base d’une liste de projets publics à déterminer par décision du Chef du Gouvernement,
  2. Exemption des marchés publics financées par des organismes et institutions de financement étrangers du contrôle préalable des comités de contrôle des marchés publics avec application de cette exemption sur les marchés publics financées par eux et ayant déjà fait l’objet d’un appel à concurrence à la date de la promulgation du nouveau décret,
  3. Adoption de la formule d’appels d’offre avec financement en spécifiant le pourcentage de financement requis dans les cahiers de charges tout en exigeant de soumettre une offre financière sans proposition de financement et une autre avec une proposition de financement,
  4. Institution de la possibilité de recourir à des bureaux d’assistance technique tout au long du processus de préparation, de conclusion et d’exécution des marchés publics, y compris les études relatives aux projets concernés,
  5. La possibilité d’accorder une avance pouvant aller jusqu’à 20%, sans que ce soit inférieur à 10% pour les contrats de travaux et d’études et de fourniture de produits et de services conformément à la législation et à la réglementation en vigueur en contrepartie d’une garantie bancaire.

Les acheteurs publics pourront intégrer cette possibilité dans les cahiers de charge.

B. Encouragement des entreprises et start-up tunisiennes et octroi de  privilégies aux entreprises nationales :

  1. Allocation d’un pourcentage allant jusqu’à 10% de la valeur estimée des contrats d’études, de travaux et de fourniture de produits et de services et ce au profit des start-up ou au profit des achats innovants,
  2. Obligation de stipuler dans les cahiers de charges des marchés publics que les soumissionnaires étrangers doivent faire participer des entreprises locales à hauteur de 20% au moins de la valeur des commandes, de fourniture des matériaux, d’équipements ou de services et ce à chaque fois que les industries ou entreprises locales ont la capacité d’entreprendre un minimum de 20%,
  3. Octroi de privilèges aux offres des opérateurs économiques tunisiens dans les marchés d’études, de travaux et de fourniture de produits et de services par rapport aux offres des opérateurs économiques étrangers au taux de 20% du prix total du marché, (10% seulement dans l’ancienne législation, les marchés d’études étaient exclus),
  4. Accorder aux produits d’origine tunisienne dans tous les marchés de fourniture de produits, la préférence sur les autres produits, quelle que soit leur provenance, s’ils sont au même niveau de qualité, à condition que les prix des produits tunisiens ne dépassent pas de 20% les prix de leurs homologues étrangers,

C. Développement de l’efficacité du système de passation des marchés publics à travers :

  1. Institution de l’obligation d’envoi des offres via le système de marchés publics en ligne « TUNEPS », y compris la désignation des bureaux d’architecture et de design pour les projets de bâtiments civiles tout en permettant la soumission d’une partie de l’offre technique hors ligne (au cas où le système ne supporte pas la taille des fichiers de soumission).  Dans ce cas, le reste de l’offre est envoyé par courrier avec accusé de réception ou livré directement par porteur au bureau de contrôle de l’acheteur public contre accusé de réception.
  2. Abandon des pénalités de retard liées à la crise du coronavirus « COVID-19 » constatées entre le 23 mars 2020 et le 31 décembre 2022 », en tenant compte des dispositions de l’article 72 du décret-loi n° 2021-21 de du 28 décembre 2021 portant loi de finances pour l’année 2022.
  3. Autorisation accordée aux entreprises résidentes de faire des offres financières en devises pour le matériel et les équipements importés et non fabriqués localement.
  4. Réduction des délais de changement de la vocation des terrains agricoles à 3 mois au profit des projets publics réalisés par des institutions publiques tel le cas pour les projets du secteur privé,

 

Une deuxième note comportant le reste des mesures visant l’encouragement de l’investissement privé sera publiée sous peu.

Réévaluation légale des immeubles bâtis & non bâtis

Suite à la parution du Décret Présidentiel n° 2022-297 du 28 mars 2022, portant fixation des indices de réévaluation prévus par l’article 20 de la loi de finances pour l’année 2022, veuillez trouver ci-dessous les principales dispositions de la réévaluation légale des immeubles bâtis & non bâtis :

I. Détermination de la valeur de réévaluée (Article premier du décret 297/2022)

Les immeubles bâtis et non bâtis inscrits aux bilans arrêtés au 31 décembre 2021 peuvent être réévalués sans que la valeur obtenue ne dépasse celle calculée par application des indices prévus par le Décret Présidentiel n° 2022-297 du 28 mars 2022.

Les indices des réévaluation sont fixés par année comme suit :

Années Indices               Années Indices
1970 et antérieures 15,103 1996 2,721
1971 13,977 1997 2,643
1972 12,816 1998 2,575
1973 11,648 1999 2,512
1974 10,519 2000 2,453
1975 9,477 2001 2,395
1976 8,55 2002 2,336
1977 7,748 2003 2,275
1978 7,067 2004 2,212
1979 6,491 2005 2,146
1980 6 2006 2,076
1981 5,578 2007 2,004
1982 5,216 2008 1,927
1983 4,907 2009 1,848
1984 4,642 2010 1,767
1985 4,412 2011 1,685
1986 4,206 2012 1,603
1987 4,013 2013 1,523
1988 3,825 2014 1,445
1989 3,644 2015 1,369
1990 3,471 2016 1,297
1991 3,309 2017 1,228
1992 3,16 2018 1,164
1993 3,027 2019 1,104
1994 2,91 2020 1,05
1995 2,809 2021 1

 

II. Principales dispositions de la réévaluation prévues par l’article 20 du décret-loi n° 2021-21 du 28 décembre 2021, portant loi de finances pour l’année 2022

  1. La plus-value de réévaluation est portée à un compte spécial de réserve au passif du bilan, non distribuable ni utilisable, sauf en cas de cession, la moins-value de réévaluation constatée n’est pas déductible du bénéfice soumis à l’IS.
  2. Les plus-values provenant de la cession des immeubles bâtis et non bâtis réévalués ne sont pas soumises à l’IS, et ce, à concurrence du montant de la plus-value provenant de leur réévaluation.
  3. Les moins-values provenant desdites opérations de cession ne sont pas déductibles des bénéfices nets, et ce, à concurrence du montant de la plus-value provenant de leur réévaluation.
  4. La cession des immeubles réévalués dans une période de 10 ans (à compter du 1er janvier de l’année suivant celle de la réévaluation) entraine la déchéance de l’avantage.
  5. Les dispositions du présent article s’appliquent aux immeubles bâtis et non bâtis constituant un élément de l’actif immobilisé matériel figurant aux bilans des sociétés clôturés au 31 décembre 2021 et aux bilans des années ultérieures.

Algérie_Commentaires LF 2022

Algérie_Loi de finances pour 2022

Suite à la parution, le 30 décembre 2021, au journal officiel Algérien n°100 de la Loi n°21-16 portant Loi de Finances 2022 (« LF 2022 »), nous avons le plaisir de vous faire part de la synthèse des principales dispositions.

     I. En matière d’impôts directs et taxes assimilées :

1. Impôt sur le Bénéfice des Sociétés « IBS »

    a. Transparence fiscale des groupements : Les groupements sont considérés comme transparents fiscalement et non assujettis au droit d’enregistrement et au dépôt des déclarations fiscales.

    b. Elargissement du champ d’application et clarification de la notion de territorialité en matière d’IBS en prévoyant l’imposition des :

  • Bénéfices, produits et revenus réalisés en Algérie par des sociétés étrangères, liés à des opérations portant sur les biens qu’elles possèdent en Algérie, même à titre occasionnel ;
  • Bénéfices dont l’imposition est attribuée à l’Algérie en vertu d’une convention fiscale.

    c. Introduction d’un taux réduit de l’IBS fixé à 10% lorsque les bénéfices ont servi à l’acquisition de biens d’équipements de production en relation avec l’activité exercée ou ont concouru à l’acquisition d’actions, de parts sociales ou de titres assimilés.

    d. L’application d’une retenue à la source de 5% sur les bénéfices distribués entre deux sociétés résidentes.

    e. Taux d’IBS applicable dans le cas d’un groupe de sociétés exerçant dans plusieurs segments : les bénéfices résultant de la consolidation sont imposables au titre de chaque taux, suivant la quote-part des chiffres d’affaires déclarés pour chaque segment d’activité.

     f. Détermination et retraitement du résultat fiscal : la notion de bénéfice imposable, règles de valorisation des produits et charges en monnaies étrangères, Les gains et les pertes de change latents, l’obligation de comptabilisation à l’avancement des travaux.

2. Instauration d’une mesure administrative applicable aux sociétés membre d’un groupement

Les sociétés membres d’un groupement sont tenues de déposer au niveau des services fiscaux de rattachement de leur siège : copies du contrat de groupement, copies des contrats de travaux, de fournitures ou de services.

3. Instauration d’une amende de 500.000 DA applicable en cas de non-respect de l’obligation faite aux entreprises étrangères.

4. Dispenses de certaines obligations applicables aux entreprises étrangères.

5. Revue à la hausse de certaines limitations en matière de déductibilité.

6. Traitement fiscal de l’absence ou de l’insuffisance de déclaration de contribuables bénéficiant d’avantages fiscaux ou d’un régime préférentiel : dans les conditions de droit les écarts qui se rapportent à cette insuffisance de déclaration, sont taxés commun.

7. Nouvelles amendes fiscales : en cas de manquement aux obligations relatives respectivement aux groupements de sociétés et aux sociétés étrangères…

8. Création de la « Taxe de formation professionnelle et taxe d’apprentissage »

Cette taxe est assise sur les rémunérations brutes versées aux employés au taux de 1% à payer au plus tard le 20 février de l’année suivant celle au titre de laquelle les taxes sont dues.

9. Revue du taux général de la Taxe sur l’Activité Professionnelle « TAP ».

10. Révision du seuil d’éligibilité au régime de l’Impôt Forfaitaire Unique « IFU » : chiffre d’affaires annuel n’excède pas 8.000.000 DA.

11. Révision du barème de l’impôt sur le revenu global (« IRG »).

12. Revue à la hausse de la valeur de l’avantage en nature lié à la nourriture de 50 DA à 400 DA/jour.

    II. EN MATIERE DE DROITS DE TIMBRE

13. Révision des droits de timbre applicables à l’autorisation temporaire de travail et permis de travail pour les travailleurs étrangers.

    III. DISPOSITIONS FISCALES DIVERSES

14. Implication de la responsabilité des représentants légaux des personnes morales auteures d’infractions frauduleuses.

15. Application d’un précompte de 2% sur les importations de marchandises destinées à la revente en l’état.

16. Revue à la hausse de 3% à 5% de la taxe forfaitaire applicable sur les ventes de produits tabagiques et éclaircissement de ses modalités de recouvrement.

17. Augmentation de 5 DA du tarif de la taxe additionnelle des produits tabagiques (37 DA/paquet au lieu de 32 DA/paquet).

18. Dispositions applicables aux entreprises disposant du label « start-up » : exonération pour une durée de quatre (4) ans.

19. Revue à la baisse des délais de séjour des marchandises dans les dépôts temporaires (15 jours au lieu de 21 jours).

    VI. DISPOSITIONS DIVERSES

20. Révision de la règle 51/49 d’actionnariat national résident pour quelques activités stratégiques.

21. Elargissement d’application du taux réduit de TVA pour les activités touristiques, hôtelières, thermales, de restauration touristique classée, ….

22. Mise à disposition d’instruments de paiement électronique à la disposition du consommateur pour lui permettre, à sa demande, de régler le montant de ses achats à travers son compte bancaire ou postal.

Veuillez trouver ci-joint une note détaillée de ces dispositions.

Algérie_Loi de finances pour 2022

« Les sociétés d’information sur le crédit » ou ce qu’on appelle communément « Crédit Bureau » sont là !

 

(Décret-loi n° 2022-2 du 4 janvier 2022, portant organisation de l’activité du renseignement de crédit).

Récemment promulguées en Tunisie par le décret-loi n° 2022-2 du 4 janvier 2022, ces sociétés ont commencé à susciter des commentaires virulents et même des peurs qui pourraient être dissipées par l’observation des principes de bonne gouvernance et de sécurité renforcée mais aussi par un contrôle de rigueur a priori et à posteriori sur tous les axes d’intervention.

Historiquement, les crédit bureaux ont vu le jour, en tant que concept, pour la première fois il y a à peu près un siècle, essentiellement, en Allemagne et aux Etats Unis, ils n’ont fait leur apparition en France et dans les autres pays Européens qu’à partir des années 90, alors qu’en Afrique, ils ont fait l’objet d’une recommandation par le Haut Comité Ad Hoc sur le financement des économies des Etats membres de l’UEMOA en mai 2012.

En Tunisie une première tentative a vu le jour en 2016 par des experts tunisiens issus du secteur financier, du consulting et du monde académique et a été financée par des institutionnels publics et privés tunisiens.

Quelle est la mission essentielle des crédits bureaux ?

Leur mission essentielle est la collecte auprès des établissements financiers : banques, assurances leasing, mais aussi les sociétés de recouvrement de créances, les commerçants s’adonnant aux ventes avec facilités de paiement, les institutions de microfinance, les entreprises, les établissements et les administrations fournissant des prestations de services au public (STEG, SONEDE, Opérateurs télécom, …) des données disponibles sur les antécédents de crédit ou de paiement d’un emprunteur ;

Elles traitent les informations collectées à l’aide de techniques (statistiques, informatiques…) appropriées, calculent des scoring et mettent à la disposition de leurs clients : banques, et tout vendeur avec des facilités de paiement, les produits dérivés de ces informations traitées, notamment des rapports de solvabilité et des scoring.

L’exercice de cette activité est soumis à des conditions de rigueur garantissant la fiabilité de l’information et la protection des différents intervenants dans les opérations de prêts, il s’agit, selon le décret-loi, de :

Un contrôle a priori

  • L’agrément préalable de la banque centrale,
  • L’autorisation préalable de l’instance nationale de protection des données à caractère personnel,
  • La forme juridique et le capital minimum exigé pour ces institutions :

Ces sociétés revêtent obligatoirement la forme d’une société anonyme de nationalité tunisienne avec un capital minimum de trois (3) millions de dinars à libérer entièrement à la souscription.

Un contrôle a posteriori

  • Le contrôle de leurs systèmes d’informations par l’Agence nationale de la sécurité informatique,
  • Le contrôle continu en matière de protection des données personnelles par l’instance nationale de protection des données à caractère personnel,
  • Le contrôle de leur activité par la banque centrale de Tunisie

Le crédit bureaux fournit une information fiable à ses clients sous forme de rapport ou de score pour les aider à déterminer la solvabilité d’un client mais il n’a ni la vocation, ni le droit d’intervenir dans la décision d’accorder ou non un crédit à un client qui reste du seul ressort du préteur ou du créancier. D’ailleurs, ce dernier pourrait avoir d’autres critères pour décider autrement.

Il est très important d’avoir ce genre d’institutions dans un pays, car des informations de crédit transparentes sont une condition préalable à une gestion saine des risques et à la stabilité financières d’un pays.

D’un autre côté, ils inculquent au citoyen une certaine discipline financière et l’empêchent de sombrer dans une situation tragique menant parfois à des conséquences dramatiques.

Il n’en reste pas moins que le contrôle efficace et continu de ces institutions par la banque centrale, par l’Agence nationale de la sécurité informatique mais aussi par l’agence nationale de protection des données à caractère personnel restent une condition sine qua non de réussite de cette expérience dans notre pays.

Loi de Finances 2022 : principales dispositions

Suite à la publication de la Loi de Finances au titre de l’exercice 2022, veuillez trouver ci-dessous les principales mesures fiscales :

I. Appui aux entreprises économiques, promotion de l’emploi et de l’investissement

1. Octroi aux PME d’une bonification des taux d’intérêt sur les crédits d’investissement appliquée de Janvier 2019 jusqu’à Décembre 2022 sous forme de prise en charge par l’État de la différence entre le taux du crédit et le TMM dans la limite de trois points (décret en cours),

2. Octroi aux sociétés la possibilité de réévaluer leurs biens fonciers bâtis et non bâtis à leur juste valeur avec des conditions (Décret en cours),

3. Déduction supplémentaire de 50% des dépenses de recherche et développement (plafond annuel 200 mille DT) sur la base de conventions R&D établies d’avance,

4. Report du délai de bénéfice des avantages fiscaux et financiers à fin 2023 au lieu de 2020 dans le cadre de l’ancienne réglementation prévue par le Code d’incitation aux Investissements et par le Code de l’IRPP et de l’IS,

5. Autorisation aux entreprises industrielles totalement exportatrices d’augmenter leurs pourcentages de vente sur le marché local au cours de l’exercice 2022 pour atteindre 50% au lieu de 30% sur la base de son CA export 2019,

6. Octroi de délais supplémentaires aux SICAR et FCPR pour l’emploi des fonds mis à leur disposition,

7. Allègement des droits d’enregistrement sur les cessions d’habitations par les promoteurs immobiliers : augmentation de la valeur de l’habitation permettant de bénéficier du droit fixe de 300mDT à 500mDT,

8. Exonération des écrits correspondants aux constitutions de sociétés et GIE des droits d’enregistrement,

9. Octroi aux tunisiens résidents à l’étranger la possibilité d’enregistrer au droit fixe leurs acquisitions en devises de biens fonciers destinés à exercer une activité économique,

10. Exonération des Droits de Douane et suspension de la TVA des importations effectuées par la Pharmacie Centrale de médicaments ayant un similaire fabriqué localement (jusqu’au 31/12/2023),

11. Création d’une ligne de financement de 30 MDT pour les entreprises de l’économie sociale et solidaire. Elle sera gérée par la BTS.

12. Dédoublement du montant de déduction des intérêts des comptes spéciaux d’épargne et des intérêts des emprunts obligataires de 3 à 6 et de 5 à 10 mille DT,

13. Exonération de la TVA à l’acquisition locale ou à l’importation pour les achats du Transport aérien y compris les avions, leurs pièces et leur équipements…,

14. Mesures post COVID au profit des entreprises touristiques et des entreprises du secteur de l’artisanat : prise en charge de la cotisation patronale au régime de sécurité sociale,

15. Abandon des pénalités de retard sur marchés publics dans la construction et les travaux publics objets de livraison temporaire avant fin 2021.

II. Encouragements des énergies renouvelables et de l’économie verte

1. Déduction des intérêts des obligations vertes (Green, Social and Sustainability Bonds) jusqu’à 10 mille DT,

2. Baisse supplémentaire des DC sur voitures hybrides pour atteindre 50% au lieu de 30% et exonération de DD des voitures à moteur électrique,

3. Baisse des DD sur les panneaux solaires de 10% actuellement à 20%,

4. Augmentation du droit pour la conservation de l’environnement de 5% à 7%.

III. Mesures d’amélioration des recettes fiscales

1. Augmentation du tarif de droit fixe d’enregistrement de 25 à 30 DT,

2. Instauration d’un droit de timbre sur les achats dans les grandes surfaces ou magasins sous franchise étrangère de 100 millimes pour chaque achat sur ticket de caisse, à partir de février 2022,

3. Augmentation des vignettes de circulation automobile comme suit :

a. Pour voitures de 4 CV : de 60 à 65 DT,

b. Pour voitures de 5,6 ou 7 CV : de 120 à 130 DT,

c. Pour voitures de 8 ou 9 CV : de 160 à 180 DT,

d. Pour voitures de 10 ou 11 CV : de 200 à 230 DT,

e. Pour voitures de 12 ou 13 CV : de 975 à 1050 DT,

f. Pour voitures de 14 ou 15 CV : de 1300 à 1400 DT,

g. Pour voitures de plus de 16 CV : de 1950 à 2100 DT,

4. Augmentation de la redevance de compensation due sur casinos et les boites de nuit non affiliés à un établissement touristique et les pâtissiers de 1% à 3%,

5. Augmentation des droits de douane dus sur les produits de consommation ou ayant un similaire fabriqué localement,

6. Impôt sur les exportations de ferraille : 300 DT/Tonne de fer, 700 DT/Tonne d’aluminium-plomb, 1000 DT/Tonne de cuivre, 2000 DT /Tonne de catalyseur,

7. Augmentation du tarif exigible sur le commerce des boissons alcoolisées (10 fois plus) : 5000 DT au lieu de 500 DT pour les détaillants et 7500 au lieu de 750 DT pour les grossistes.

IV. Poursuite de la réforme fiscale et de la modernisation de l’administration

1. Suppression du caractère libératoire de la retenue à la source de 20% sur les revenus de capitaux mobilier (i.e intérêts de placements),

2. Suppression du régime d’achat en suspension de TVA pour les sociétés de commerce international et les sociétés de service totalement exportatrices.

3. Mise en place d’une plateforme électronique de préparation des certificats de retenue à la source avec amendes de 30% pour non application,

4. Augmentation à 5% (au lieu de 1%) du droit payé au profit du trésor public en cas de paiement en espèce qui dépasse 3000 DT (au lieu de 5000 DT) auprès des comptables publics,

5. Création d’une nouvelle catégorie de contrôle fiscal appelée « contrôle limité »,

6. Exonération des dons accordés à l’Etat, aux collectivités locales et aux établissements publics et des dons accordés dans le cadre de la coopération internationale au profit des entreprises publiques et tous les contrats financés par ces dons, de l’obligation d’enregistrement au droit fixe,

7. Limitation du plafond de calcul des pénalités de retard au principal de la dette fiscale,

8. Assujettissement du commerce de détail des boissons alcoolisées, de vins et de bières à la TVA,

9. Exonération de la commission bancaire au titre des opérations de paiement électronique par cartes, par internet, et par téléphone mobile de la TVA,

10. Application d’une amende pour non-paiement de l’avance sur impôt due au titre des ventes au profit des personnes sous le régime forfaitaire.

V. Amnistie fiscale

1. Les personnes physiques en possession de montants liquides provenant de revenus non déclarés au fisc auront le quitus fiscal (de tous les impôts et taxes dus sur les montants déclarés) si les sommes sont déposées en banque ou poste moyennant le paiement d’un impôt libératoire de 10% avant fin Juin 2022,

  • Cette amnistie ne s’applique pas aux contribuables qui ont reçu un avis préalable de contrôle fiscal avant Juin 2022, et à ceux suspectés de blanchiment

2. Régularisation des dettes fiscales :

a. Abandon des pénalités de retard et de recouvrement sur les dettes fiscales des entreprises si un échéancier est signé avant fin avril 2022 pour payer les dettes fiscales trimestriellement sur 5 ans max, et ce, pour les dettes enregistrées avant janvier 2022 ou en cours de procédure à l’amiable,

b. Réduction de 50% des amendes et sanctions financières enregistrées avant le 25 avril 2022 en cas de souscription d’un échéancier de paiement (sauf chèques sans provision),

c. Réduction de 90-95% des amendes douanières d’avant janvier 2022 en cas de signature d’un échéancier de paiement avant le 1er Juillet 2022,

d. Annulation des toutes les pénalités pour défaut ou sous déclaration fiscale pourvu de payer avant fin avril 2022.

  • Ces mesures sont soumises à des conditions d’application et de suivi,

VI. Autres mesures

1. Création d’un fonds spécial pour diversifier les ressources des caisses de sécurité sociale, ce fonds est financé par la contribution sociale de 1% (CSS),

2. Création d’un fonds de soutien du PPP, alimenté principalement par la CDC, ayant pour objet le financement des études et des opérations d’appui et d’assistance,

3. Mesures pour encourager la retraite anticipée à 57 ans au lieu de 62 ans applicables de 2022 à 2024 : les concernés bénéficient de la retraite immédiate avec bonus sur la période restante, payé par l’employeur,

4. Encouragement les agents publics à créer des entreprises : obtenir un congé de 3 ans renouvelables une fois en continuant à bénéficier de la couverture sociale,

5. Exonération de droits d’enregistrement des achats immobiliers par l’Etat,

6. Facilitation et assouplissement du travail des commissions de conciliation fiscale.

Dispositions en discussion pour la LF 2022

Veuillez trouver ci-dessous les principales dispositions en discussion dans le cadre de la préparation de la loi de finances 2022 :

I. Appui aux entreprises économiques, promotion de l’emploi et de l’investissement

1.     Accorder aux sociétés la possibilité de réévaluer leurs biens fonciers en fonction leur juste valeur,

2.     Incitation aux entreprises pour financer les dépenses de recherche et développement,

3.     Autorisation aux entreprises totalement exportatrices d’augmenter leurs pourcentages de vente sur le marché local au cours de l’exercice 2022 par rapport au chiffre d’affaires à l’export,

4.     Extension des délais d’utilisation des fonds mis à disposition des SICAR et FCPR dans le cadre d’opérations de transmission ou de restructuration d’entreprises,

5.     Octroi de délais supplémentaires aux SICAR et FCPR pour l’emploi des fonds mis à leur disposition,

6.     Révision du régime fiscal de radiation des créances par les banques et les institutions financières,

7.     Allègement des droits d’enregistrement sur les cessions d’habitations par les promoteurs immobiliers (droit fixe),

8.     Exonération des écrits correspondants aux constitutions de sociétés et GIE des droits d’enregistrement,

9.     Allègement de la fiscalité sur quelques intrants utilisés au niveau du secteur de promotion immobilière,

10. Octroi aux tunisiens résidents à l’étranger la possibilité d’enregistrer au droit fixe leurs acquisitions en devises de biens fonciers destinés à exercer une activité économique et des terrains,

11. Exonération des produits soumis à l’homologation administrative des prix importés par la Pharmacie Centrale de la TVA,

 

II. Poursuite de la réforme fiscale et de la modernisation de l’administration

1.     Suppression de la retenue à la source libératoire de 20% sur les revenus de capitaux mobilier (i.e intérêts de placements),

2.     Extension du taux d’IS de 35% aux :

·      Etablissements de micro-crédit (qu’ils soient sous forme de sociétés ou d’associations),

·      Etablissements de paiement,

3.     Mise en place d’une plateforme électronique de préparation des certificats de retenue à la source,

4.     Extension de la possibilité de « restitution de la totalité des crédits de TVA et d’IS sans contrôle préalable (couloir vert) » aux sociétés régies par la DME (Direction des Moyennes Entreprises), et ce, sous les mêmes conditions applicables à celles régies par la DGE (Direction des Grandes Entreprises),

5.     Exception des crédits d’impôts et de TVA restituables, de la compensation avec les dettes fiscales ayant fait l’objet d’accords de rééchelonnement,

6.     Limitation des paiements en espèce en diminuant le plafond de tolérance fiscale de 5000 DT à 3000 DT,

7.     Création d’une nouvelle catégorie de contrôle fiscal appelée « contrôle limité »,

8.     Exonération des dons accordés à l’Etat, aux collectivités locales et aux établissements publics et des dons accordés dans le cadre de la coopération internationale au profit des entreprises publiques et tous les contrats financés par ces dons, de l’obligation d’enregistrement au droit fixe,

9.     Rationalisation des délais pour la notification des arrêtés de taxation d’office,

10. Limitation du plafond de calcul des pénalités de retard au principal de la dette fiscale,

11. Réduction des délais de dépôt des déclarations mensuelles pour les personnes morales en les ramenant au 25ème jours du mois suivant… au lieu du 28ème jours du mois suivant… actuellement,

12. Assujettissement du commerce de détail des boissons alcoolisées, de vins et de bières à la TVA,

13. Exonération des commissions au profit des distributeurs agréés auprès des opérateurs de télécommunication de la TVA,

14. Fixation d’un délai pour l’apurement des Bons de commandes visés par l’administration fiscale : 3 mois à compter du visa de l’administration fiscale,

15. Exonération de la commission bancaire au titre des opérations de paiement électronique par cartes, par internet, et par téléphone mobile de la TVA,

16. Conditionnement de l’octroi des incitations financières sur le budget de l’Etat à la régularisation de la situation fiscale,

D’autres dispositions sont en cours d’analyse,

 

Projet de Loi de Finances 2021 L’essentiel à retenir

Dans le cadre de la veille fiscale, nous vous prions de bien vouloir trouver ci-dessous les principaux apports du Projet de Loi de Finances pour la gestion de l’exercice 2021 :

I. Budget de l’Etat

  • 2020 : Rectification des projections
    • Croissance projetée à fin 2020 : -8% (devant +3% prévu au niveau de la LF 2020)
    • Déficit budgétaire actualisé : 14% (devant 3% prévu)
  • 2021 : Hypothèses de base
    • Budget : 52 milliards de dinars soit +11% par rapport au budget de 2020
    • Taux Croissance prévue : +4%
    • Déficit budgétaire : 7%
    • Prix du baril : 45 USD
    • Ressources d’endettement prévu à hauteur de 19 milliards de dinars dont 16,6 milliard d’endettement extérieur

II. Dispositions fiscales

A. Poursuite de la réforme fiscale et modernisation de l’administration

1- Révision des différents taux d’IS et leur unification à hauteur de 18%

  • Suppression les taux d’impôt sur les sociétés (IS) de 25%, 20% et 13.5% et leur remplacement par un taux unique de 18% applicable sur les bénéfices réalisés à compter de l’exercice 2021 (à déclarer en 2022).
  • Sont maintenus, les taux d’IS de 10% (secteur de l’agriculture, ZDR,  etc.) et de 35% (banques, assurances, entreprises de télécom, entreprises pétrolières, etc.).

2-      Instauration d’un régime fiscal particulier pour les petites entreprises

  • Etat des lieux :
    • 400 000 contribuables sont inscrits au régime forfaitaire, dont 335 000 ou 84% sont implantés dans des zones communales,
    • 90% de ces contribuables déclarent le minimum d’impôt (200 DT dans les zones communales et 100 DT en dehors de ces zones),
    • Les recettes provenant du régime forfaitaire ne dépasse pas 0,2% des recettes fiscales totales (42 MDT en 2016, 51 MDT en 2017 et 42 MDT en 2018),
    • 40% des forfaitaires (~160 000) ne déposent pas leurs déclarations annuelles,
  • Apport du PLF 2021 :
    • Eliminer définitivement le régime forfaitaire et le remplacer par un régime fiscal particulier,
    • Ce nouveau régime fiscal est basé sur l’imposition d’un bénéfice forfaitaire allant de 6% à 17% du chiffre d’affaires déclaré selon la nature de l’activité,
    • Sans que l’impôt payé soit inférieur à un minimum qui varie entre 100 DT et 2000 DT en fonction de la nature de l’activité et la zone d’implantation,
    • Ce régime est applicable aux entreprises individuelles réalisant un CA annuel inférieur ou égal à 100 000 dinars.

3-      Apport de plus de flexibilité à la législation relative au Prix de Transfert

  • Limitation de la possibilité de redressement fiscal, suite à la majoration ou la minoration des Prix de Transfert, à uniquement les transactions réalisées entre les entreprises résidentes et non résidentes ayant des liens de dépendance,
  • Limitation des obligations relatives à la déclaration annuelle des Prix de Transfert et à la documentation des Prix de Transfert aux :
    • Entreprises réalisant un CA HT de 400 Millions de dinars (au lieu de 20 MDT initialement prévus),
    • Au titre des opérations réalisées uniquement avec des sociétés (dépendantes) résidentes à l’étranger (les transactions réalisées entre des sociétés résidentes ayant des liens de dépendance ne sont plus concernées par la documentation du Prix de Transfert), et
    • Le montant de chaque transaction documentée est supérieur ou égal à 100 mille dinars HT par année.

4-      Instauration d’une nouvelle catégorie de vérification fiscale appelée « la vérification limitée »

  • Cette nouvelle catégorie de vérification fiscale peut couvrir totalement ou partiellement la situation fiscale du contribuable, sur une période qui ne peut dépasser une année non prescrite,
  • L’objectif de cette nouvelle catégorie de vérification est d’apporter plus d’efficacité aux interventions de l’administration fiscale en matière de taux de couverture et de réactivité dans la résolution des demandes de restitution de crédit d’IS et de TVA.

5-      Encouragement des personnes physiques à l’acquisition de locaux à usage d’habitation au cours de l’exercice 2021

  • Les personnes qui procèdent à l’acquisition en 2021 d’un local à usage d’habitation, financé par crédit bancaire, bénéficient d’une réduction de leur impôt sur le revenu à hauteur de 100 DT par mois,
  • Les contrats d’acquisition et de crédit, éligibles à cet avantage, doivent être signés en 2021,
  • La réduction d’impôt ne peut pas dépasser l’impôt dû au titre de l’année 2021,
  • L’avantage est octroyé à partir du mois de satisfaction des conditions (signature du contrat d’acquisition et du contrat de crédit),
  • Interdiction de cumuler cet avantage avec l’avantage relatif à la déduction des intérêts dus au titre de l’acquisition de locaux à usage d’habitation ayant une valeur inférieure à 200 kDT.

  6-      Révision du minimum d’impôt dû en cas d’éligibilité aux avantages fiscaux

  • Unification du minimum d’impôt à hauteur de 50% de l’impôt dû avant application du dégrèvement (total ou partiel) pour tous les secteurs sauf les secteurs soumis à l’IS au taux de 35%
  • Fixation du minimum d’impôt à hauteur de 30% pour les secteurs soumis à l’IS au taux de 35%
  • Paiement du minimum d’impôt dans tous les cas de réinvestissements bénéficiant d’avantages fiscaux

B. Lutte contre l’évasion fiscale et rationalisation des paiements en espèce

1-      Réduction de 6 mois à 90 jours le délai de réponse par l’administration fiscale aux oppositions écrites par les contribuables aux résultats des redressements fiscaux

2-      Meilleure rationalisation des paiements en cash : baisse du plafond des transactions en espèce de 5000 dinars à 3000 dinars

3-      Conditionner le paiement de la taxe de la circulation (vignettes) à la régularisation de la situation fiscale : les contribuables, soumis à l’obligation d’obtention de déclaration d’existence, doivent présenter la dernière déclaration annuelle d’impôt pour s’acquitter de la taxe à la circulation (vignettes).

4-      Obligation d’annexer à la déclaration mensuelle d’impôts une liste détaillée des factures d’achats et des notes d’honoraires sur des supports magnétiques

  • Les société régies par la DGE et la DME sont tenues de joindre à leurs déclarations mensuelles une liste détaillée des factures d’achats et notes d’honoraires
  • Cette liste comprend principalement l’identité des fournisseurs, leurs identifiants uniques, les prix HT et la TVA correspondante.

Décret-loi n° 2020-6 portant sur les mesures fiscales et financières pour limiter les retombées du CORONA Virus

Comme précédemment annoncé par la présidence du gouvernement et le ministère des finances, le décret n°2020-6 paru au JORT en date du 18 avril 2020, a énoncé les mesures fiscale et financières adoptées pour limiter les retombées de la propagation du virus COVID-19 sur les entreprises.

Ci-dessous une synthèse de ces mesures fiscales et financières :

  • Report de paiement de l’IS :
    • Le dernier délai de dépôt de la déclaration annuelle de l’IS a été reporté jusqu’au 31 mai 2020,
    • Ce report est aussi applicable à l’avance sur impôt due par les sociétés et groupements d’intérêt économique visés à l’article 4 du code de l’IRPP et de l’IS,
    • Ce report est aussi applicable à la CSS,
    • Ne sont pas concernées par ce report les sociétés soumises à l’IS au taux de 35%.
  • Suspension de l’application des pénalités de retard :
    • Suspension de l’application des pénalités de retards sur les paiements des impôts et taxes pour une période de 3 mois à compter du 1er avril jusqu’au 30 juin 2020,
    • Cette suspension est applicable uniquement aux sociétés sinistrées par les retombées de propagation du COVID-19,
  • Simplification des procédures de restitution de la TVA provenant de l’exploitation :
    • Les sociétés sinistrées peuvent demander restitution du crédit de TVA provenant de l’exploitation constaté au niveau de la dernière déclaration déposée au titre des mois allant de février à septembre 2020,
    • Il n’est pas exigé que le crédit de TVA en question soit constaté au niveau des déclarations de 6 mois consécutifs,
    • Cette mesure est applicable aux demandes de restitution déposées avant le 31 décembre 2020.
  • Exonération des SMS, dédiés à la collecte des dons au profit du fonds de lutte contre le Covid-19, de la TVA et des redevances de télécommunication.
  • Extension du délais de paiement de la taxe de circulation, dues par les véhicules dont l’immatriculation porte un nombre impair, jusqu’au 30 avril 2020.
  • Suspension des délais de prescription et des pénalités de retard en matière de recouvrement des dettes publiques constatées, et ce à partir du 23 mars jusqu’à la fin du quinzième jour suivant la date de levée du confinement sanitaire général.
  • Suspension des délais de majoration des infractions routières jusqu’à la fin du quinzième jour suivant la date de levée du confinement sanitaire général.
  • Suspension des délais de prescription et de tous les délais correspondants aux formalités de vérifications fiscales et de taxation d’office, ainsi que les délais d’opposition, et ce, à partir du 23 mars jusqu’à la fin du quinzième jour suivant la date de levée du confinement sanitaire général.
  • Report des délais de dépôt des déclarations fiscales :
    • Suspension, jusqu’à fin avril 2020, de l’application des pénalités de retards sur les déclarations fiscales échues à partir du 23 mars,
    • Cette mesure est applicable uniquement aux contribuables non-inscrits dans le système de télé-déclaration.
  • Permission aux entreprises totalement exportatrices d’augmenter le pourcentage de vente sur le marché local :
    • Les ETE opérant dans les industries agroalimentaires et de fabrication de produits médicaux et paramédicaux peuvent écouler, au cours de l’année 2020, jusqu’à 100% de leur chiffre d’affaires à l’export réalisé courant l’exercice 2019,
    • Les autres ETE peuvent écouler, au cours de l’année 2020, jusqu’à 50% de leur chiffre d’affaires à l’export réalisé courant l’exercice 2019,
    • Pour les ETE nouvellement créées, les taux de 50% et de 100% sont calculés sur la base de leur chiffre d’affaires à l’export réalisé depuis l’entrée en production.
  • Création d’un mécanisme de garantie des crédits accordés aux secteurs et aux sociétés sinistrées :
    • Il est créé un mécanisme de garantie des crédits de gestion et d’exploitation accordés de la part des banques aux profit des sociétés sinistrées par les retombées de la propagation du virus COVID-19,
    • Ce mécanisme couvre la garantie de nouveaux crédits dans la limite d’un montant de 500 million de dinars,
    • Les crédits concernés doivent être accordés au cours de la période allant du 1er mars au 31 décembre 2020,
    • Ils doivent être remboursables sur une période maximale de 7 ans dont 2 ans de grâce,
    • Un montant de 100 million de dinars est affecté sur les ressources du Fonds National de Garantie (FNG) et toutes les autres ressources mises à sa disposition selon la réglementation en vigueur au profit de ce mécanisme,
    • La gestion de ce mécanisme de garantie est accordée à la Société Tunisienne de Garantie (SOTUGAR) en vertu d’un accord avec le ministère des finances qui fixe les conditions et les modalités de gestion de ce mécanisme.
  • Support aux PME pour garantir leur continuité d’exploitation et préserver leurs postes d’emplois :
    • Un montant de 300 million de dinars a été affecté des ressources du budget de l’Etat pour le refinancement des rééchelonnements de crédits accordés aux PME sinistrées par les retombées de la propagation du virus COVID-19, et intervenus au cours de la période allant du 23 mars au 31 décembre 2020,
    • Cette ligne de crédit ne couvre pas les sociétés opérant dans les secteurs financier, commercial, des hydrocarbures, de promotion immobilière et des opérateurs de télécommunication,
    • Les conditions d’éligibilité et les modalités de gestion seront fixés par décret gouvernemental.
  • La définition de la société sinistrée et les conditions d’éligibilité seront fixés par décret gouvernemental.