Décret-loi 2022-68: Dispositions spéciales relatives à l’amélioration de l’exécution des projets (1ère partie)

En date du 19 Octobre 2022, le Décret-loi n°2022-68 a été publié au JORT portant sur des dispositions spéciales pour améliorer l’efficacité de l’exécution des projets publics et privés. Ce nouveau décret-loi s’inscrit dans le cadre de mesures urgentes visant à relancer l’économie, à rétablir le schéma de croissance, à stimuler l’investissement, à préserver le tissu institutionnel et à améliorer le climat des affaires compte tenu des circonstances exceptionnelles que connaît l’économie nationale et mondiale.

Il consacre l’ouverture du système économique national aux projets de partenariat entre les secteurs public et privé et soutient davantage le système des pôles technologiques pour encourager l’innovation, et la création de zones industrielles intégrées de manière à contribuer à la création d’une dynamique de développement, en particulier dans les régions intérieures.

Ci-dessous le sommaire des dispositions spéciales apportée par ce nouveau décret-loi :

I. Accélération de la réalisation des investissements publics :

  1. Réduction des délais d’exécution des projets publics,
  2. Encouragement des entreprises et start-up tunisiennes par l’octroi de certaines priorités aux entreprises nationales,
  3. Développement de l’efficacité du système de passation des marchés publics.

 

II. Encouragement de l’investissement privé

  1. Encouragement des projets réalisés dans le cadre de partenariats public-privé et des projets dans le domaine des énergies renouvelables.
  2. Stimulation des investissements dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, du développement des infrastructures, de la technologie et de la logistique.
  3. Stimulation de l’investissement dans les secteurs du logement et de l’immobilier.
  4. Dispositions horizontales pour la relance l’investissement.

 

I. En matière d’accélération des de la réalisation des investissements publics :

Ce nouveau décret a apporté principalement les mesures suivantes :

A. Réduction des délais d’exécution des projets publics :

  1. L’adoption de la formule « clé en main » dans le domaine des marchés publics sur la base d’une liste de projets publics à déterminer par décision du Chef du Gouvernement,
  2. Exemption des marchés publics financées par des organismes et institutions de financement étrangers du contrôle préalable des comités de contrôle des marchés publics avec application de cette exemption sur les marchés publics financées par eux et ayant déjà fait l’objet d’un appel à concurrence à la date de la promulgation du nouveau décret,
  3. Adoption de la formule d’appels d’offre avec financement en spécifiant le pourcentage de financement requis dans les cahiers de charges tout en exigeant de soumettre une offre financière sans proposition de financement et une autre avec une proposition de financement,
  4. Institution de la possibilité de recourir à des bureaux d’assistance technique tout au long du processus de préparation, de conclusion et d’exécution des marchés publics, y compris les études relatives aux projets concernés,
  5. La possibilité d’accorder une avance pouvant aller jusqu’à 20%, sans que ce soit inférieur à 10% pour les contrats de travaux et d’études et de fourniture de produits et de services conformément à la législation et à la réglementation en vigueur en contrepartie d’une garantie bancaire.

Les acheteurs publics pourront intégrer cette possibilité dans les cahiers de charge.

B. Encouragement des entreprises et start-up tunisiennes et octroi de  privilégies aux entreprises nationales :

  1. Allocation d’un pourcentage allant jusqu’à 10% de la valeur estimée des contrats d’études, de travaux et de fourniture de produits et de services et ce au profit des start-up ou au profit des achats innovants,
  2. Obligation de stipuler dans les cahiers de charges des marchés publics que les soumissionnaires étrangers doivent faire participer des entreprises locales à hauteur de 20% au moins de la valeur des commandes, de fourniture des matériaux, d’équipements ou de services et ce à chaque fois que les industries ou entreprises locales ont la capacité d’entreprendre un minimum de 20%,
  3. Octroi de privilèges aux offres des opérateurs économiques tunisiens dans les marchés d’études, de travaux et de fourniture de produits et de services par rapport aux offres des opérateurs économiques étrangers au taux de 20% du prix total du marché, (10% seulement dans l’ancienne législation, les marchés d’études étaient exclus),
  4. Accorder aux produits d’origine tunisienne dans tous les marchés de fourniture de produits, la préférence sur les autres produits, quelle que soit leur provenance, s’ils sont au même niveau de qualité, à condition que les prix des produits tunisiens ne dépassent pas de 20% les prix de leurs homologues étrangers,

C. Développement de l’efficacité du système de passation des marchés publics à travers :

  1. Institution de l’obligation d’envoi des offres via le système de marchés publics en ligne « TUNEPS », y compris la désignation des bureaux d’architecture et de design pour les projets de bâtiments civiles tout en permettant la soumission d’une partie de l’offre technique hors ligne (au cas où le système ne supporte pas la taille des fichiers de soumission).  Dans ce cas, le reste de l’offre est envoyé par courrier avec accusé de réception ou livré directement par porteur au bureau de contrôle de l’acheteur public contre accusé de réception.
  2. Abandon des pénalités de retard liées à la crise du coronavirus « COVID-19 » constatées entre le 23 mars 2020 et le 31 décembre 2022 », en tenant compte des dispositions de l’article 72 du décret-loi n° 2021-21 de du 28 décembre 2021 portant loi de finances pour l’année 2022.
  3. Autorisation accordée aux entreprises résidentes de faire des offres financières en devises pour le matériel et les équipements importés et non fabriqués localement.
  4. Réduction des délais de changement de la vocation des terrains agricoles à 3 mois au profit des projets publics réalisés par des institutions publiques tel le cas pour les projets du secteur privé,

 

Une deuxième note comportant le reste des mesures visant l’encouragement de l’investissement privé sera publiée sous peu.

Réévaluation légale des immeubles bâtis & non bâtis

Suite à la parution du Décret Présidentiel n° 2022-297 du 28 mars 2022, portant fixation des indices de réévaluation prévus par l’article 20 de la loi de finances pour l’année 2022, veuillez trouver ci-dessous les principales dispositions de la réévaluation légale des immeubles bâtis & non bâtis :

I. Détermination de la valeur de réévaluée (Article premier du décret 297/2022)

Les immeubles bâtis et non bâtis inscrits aux bilans arrêtés au 31 décembre 2021 peuvent être réévalués sans que la valeur obtenue ne dépasse celle calculée par application des indices prévus par le Décret Présidentiel n° 2022-297 du 28 mars 2022.

Les indices des réévaluation sont fixés par année comme suit :

Années Indices               Années Indices
1970 et antérieures 15,103 1996 2,721
1971 13,977 1997 2,643
1972 12,816 1998 2,575
1973 11,648 1999 2,512
1974 10,519 2000 2,453
1975 9,477 2001 2,395
1976 8,55 2002 2,336
1977 7,748 2003 2,275
1978 7,067 2004 2,212
1979 6,491 2005 2,146
1980 6 2006 2,076
1981 5,578 2007 2,004
1982 5,216 2008 1,927
1983 4,907 2009 1,848
1984 4,642 2010 1,767
1985 4,412 2011 1,685
1986 4,206 2012 1,603
1987 4,013 2013 1,523
1988 3,825 2014 1,445
1989 3,644 2015 1,369
1990 3,471 2016 1,297
1991 3,309 2017 1,228
1992 3,16 2018 1,164
1993 3,027 2019 1,104
1994 2,91 2020 1,05
1995 2,809 2021 1

 

II. Principales dispositions de la réévaluation prévues par l’article 20 du décret-loi n° 2021-21 du 28 décembre 2021, portant loi de finances pour l’année 2022

  1. La plus-value de réévaluation est portée à un compte spécial de réserve au passif du bilan, non distribuable ni utilisable, sauf en cas de cession, la moins-value de réévaluation constatée n’est pas déductible du bénéfice soumis à l’IS.
  2. Les plus-values provenant de la cession des immeubles bâtis et non bâtis réévalués ne sont pas soumises à l’IS, et ce, à concurrence du montant de la plus-value provenant de leur réévaluation.
  3. Les moins-values provenant desdites opérations de cession ne sont pas déductibles des bénéfices nets, et ce, à concurrence du montant de la plus-value provenant de leur réévaluation.
  4. La cession des immeubles réévalués dans une période de 10 ans (à compter du 1er janvier de l’année suivant celle de la réévaluation) entraine la déchéance de l’avantage.
  5. Les dispositions du présent article s’appliquent aux immeubles bâtis et non bâtis constituant un élément de l’actif immobilisé matériel figurant aux bilans des sociétés clôturés au 31 décembre 2021 et aux bilans des années ultérieures.

Algérie_Commentaires LF 2022

Algérie_Loi de finances pour 2022

Suite à la parution, le 30 décembre 2021, au journal officiel Algérien n°100 de la Loi n°21-16 portant Loi de Finances 2022 (« LF 2022 »), nous avons le plaisir de vous faire part de la synthèse des principales dispositions.

     I. En matière d’impôts directs et taxes assimilées :

1. Impôt sur le Bénéfice des Sociétés « IBS »

    a. Transparence fiscale des groupements : Les groupements sont considérés comme transparents fiscalement et non assujettis au droit d’enregistrement et au dépôt des déclarations fiscales.

    b. Elargissement du champ d’application et clarification de la notion de territorialité en matière d’IBS en prévoyant l’imposition des :

  • Bénéfices, produits et revenus réalisés en Algérie par des sociétés étrangères, liés à des opérations portant sur les biens qu’elles possèdent en Algérie, même à titre occasionnel ;
  • Bénéfices dont l’imposition est attribuée à l’Algérie en vertu d’une convention fiscale.

    c. Introduction d’un taux réduit de l’IBS fixé à 10% lorsque les bénéfices ont servi à l’acquisition de biens d’équipements de production en relation avec l’activité exercée ou ont concouru à l’acquisition d’actions, de parts sociales ou de titres assimilés.

    d. L’application d’une retenue à la source de 5% sur les bénéfices distribués entre deux sociétés résidentes.

    e. Taux d’IBS applicable dans le cas d’un groupe de sociétés exerçant dans plusieurs segments : les bénéfices résultant de la consolidation sont imposables au titre de chaque taux, suivant la quote-part des chiffres d’affaires déclarés pour chaque segment d’activité.

     f. Détermination et retraitement du résultat fiscal : la notion de bénéfice imposable, règles de valorisation des produits et charges en monnaies étrangères, Les gains et les pertes de change latents, l’obligation de comptabilisation à l’avancement des travaux.

2. Instauration d’une mesure administrative applicable aux sociétés membre d’un groupement

Les sociétés membres d’un groupement sont tenues de déposer au niveau des services fiscaux de rattachement de leur siège : copies du contrat de groupement, copies des contrats de travaux, de fournitures ou de services.

3. Instauration d’une amende de 500.000 DA applicable en cas de non-respect de l’obligation faite aux entreprises étrangères.

4. Dispenses de certaines obligations applicables aux entreprises étrangères.

5. Revue à la hausse de certaines limitations en matière de déductibilité.

6. Traitement fiscal de l’absence ou de l’insuffisance de déclaration de contribuables bénéficiant d’avantages fiscaux ou d’un régime préférentiel : dans les conditions de droit les écarts qui se rapportent à cette insuffisance de déclaration, sont taxés commun.

7. Nouvelles amendes fiscales : en cas de manquement aux obligations relatives respectivement aux groupements de sociétés et aux sociétés étrangères…

8. Création de la « Taxe de formation professionnelle et taxe d’apprentissage »

Cette taxe est assise sur les rémunérations brutes versées aux employés au taux de 1% à payer au plus tard le 20 février de l’année suivant celle au titre de laquelle les taxes sont dues.

9. Revue du taux général de la Taxe sur l’Activité Professionnelle « TAP ».

10. Révision du seuil d’éligibilité au régime de l’Impôt Forfaitaire Unique « IFU » : chiffre d’affaires annuel n’excède pas 8.000.000 DA.

11. Révision du barème de l’impôt sur le revenu global (« IRG »).

12. Revue à la hausse de la valeur de l’avantage en nature lié à la nourriture de 50 DA à 400 DA/jour.

    II. EN MATIERE DE DROITS DE TIMBRE

13. Révision des droits de timbre applicables à l’autorisation temporaire de travail et permis de travail pour les travailleurs étrangers.

    III. DISPOSITIONS FISCALES DIVERSES

14. Implication de la responsabilité des représentants légaux des personnes morales auteures d’infractions frauduleuses.

15. Application d’un précompte de 2% sur les importations de marchandises destinées à la revente en l’état.

16. Revue à la hausse de 3% à 5% de la taxe forfaitaire applicable sur les ventes de produits tabagiques et éclaircissement de ses modalités de recouvrement.

17. Augmentation de 5 DA du tarif de la taxe additionnelle des produits tabagiques (37 DA/paquet au lieu de 32 DA/paquet).

18. Dispositions applicables aux entreprises disposant du label « start-up » : exonération pour une durée de quatre (4) ans.

19. Revue à la baisse des délais de séjour des marchandises dans les dépôts temporaires (15 jours au lieu de 21 jours).

    VI. DISPOSITIONS DIVERSES

20. Révision de la règle 51/49 d’actionnariat national résident pour quelques activités stratégiques.

21. Elargissement d’application du taux réduit de TVA pour les activités touristiques, hôtelières, thermales, de restauration touristique classée, ….

22. Mise à disposition d’instruments de paiement électronique à la disposition du consommateur pour lui permettre, à sa demande, de régler le montant de ses achats à travers son compte bancaire ou postal.

Veuillez trouver ci-joint une note détaillée de ces dispositions.

Algérie_Loi de finances pour 2022

« Les sociétés d’information sur le crédit » ou ce qu’on appelle communément « Crédit Bureau » sont là !

 

(Décret-loi n° 2022-2 du 4 janvier 2022, portant organisation de l’activité du renseignement de crédit).

Récemment promulguées en Tunisie par le décret-loi n° 2022-2 du 4 janvier 2022, ces sociétés ont commencé à susciter des commentaires virulents et même des peurs qui pourraient être dissipées par l’observation des principes de bonne gouvernance et de sécurité renforcée mais aussi par un contrôle de rigueur a priori et à posteriori sur tous les axes d’intervention.

Historiquement, les crédit bureaux ont vu le jour, en tant que concept, pour la première fois il y a à peu près un siècle, essentiellement, en Allemagne et aux Etats Unis, ils n’ont fait leur apparition en France et dans les autres pays Européens qu’à partir des années 90, alors qu’en Afrique, ils ont fait l’objet d’une recommandation par le Haut Comité Ad Hoc sur le financement des économies des Etats membres de l’UEMOA en mai 2012.

En Tunisie une première tentative a vu le jour en 2016 par des experts tunisiens issus du secteur financier, du consulting et du monde académique et a été financée par des institutionnels publics et privés tunisiens.

Quelle est la mission essentielle des crédits bureaux ?

Leur mission essentielle est la collecte auprès des établissements financiers : banques, assurances leasing, mais aussi les sociétés de recouvrement de créances, les commerçants s’adonnant aux ventes avec facilités de paiement, les institutions de microfinance, les entreprises, les établissements et les administrations fournissant des prestations de services au public (STEG, SONEDE, Opérateurs télécom, …) des données disponibles sur les antécédents de crédit ou de paiement d’un emprunteur ;

Elles traitent les informations collectées à l’aide de techniques (statistiques, informatiques…) appropriées, calculent des scoring et mettent à la disposition de leurs clients : banques, et tout vendeur avec des facilités de paiement, les produits dérivés de ces informations traitées, notamment des rapports de solvabilité et des scoring.

L’exercice de cette activité est soumis à des conditions de rigueur garantissant la fiabilité de l’information et la protection des différents intervenants dans les opérations de prêts, il s’agit, selon le décret-loi, de :

Un contrôle a priori

  • L’agrément préalable de la banque centrale,
  • L’autorisation préalable de l’instance nationale de protection des données à caractère personnel,
  • La forme juridique et le capital minimum exigé pour ces institutions :

Ces sociétés revêtent obligatoirement la forme d’une société anonyme de nationalité tunisienne avec un capital minimum de trois (3) millions de dinars à libérer entièrement à la souscription.

Un contrôle a posteriori

  • Le contrôle de leurs systèmes d’informations par l’Agence nationale de la sécurité informatique,
  • Le contrôle continu en matière de protection des données personnelles par l’instance nationale de protection des données à caractère personnel,
  • Le contrôle de leur activité par la banque centrale de Tunisie

Le crédit bureaux fournit une information fiable à ses clients sous forme de rapport ou de score pour les aider à déterminer la solvabilité d’un client mais il n’a ni la vocation, ni le droit d’intervenir dans la décision d’accorder ou non un crédit à un client qui reste du seul ressort du préteur ou du créancier. D’ailleurs, ce dernier pourrait avoir d’autres critères pour décider autrement.

Il est très important d’avoir ce genre d’institutions dans un pays, car des informations de crédit transparentes sont une condition préalable à une gestion saine des risques et à la stabilité financières d’un pays.

D’un autre côté, ils inculquent au citoyen une certaine discipline financière et l’empêchent de sombrer dans une situation tragique menant parfois à des conséquences dramatiques.

Il n’en reste pas moins que le contrôle efficace et continu de ces institutions par la banque centrale, par l’Agence nationale de la sécurité informatique mais aussi par l’agence nationale de protection des données à caractère personnel restent une condition sine qua non de réussite de cette expérience dans notre pays.

Loi de Finances 2022 : principales dispositions

Suite à la publication de la Loi de Finances au titre de l’exercice 2022, veuillez trouver ci-dessous les principales mesures fiscales :

I. Appui aux entreprises économiques, promotion de l’emploi et de l’investissement

1. Octroi aux PME d’une bonification des taux d’intérêt sur les crédits d’investissement appliquée de Janvier 2019 jusqu’à Décembre 2022 sous forme de prise en charge par l’État de la différence entre le taux du crédit et le TMM dans la limite de trois points (décret en cours),

2. Octroi aux sociétés la possibilité de réévaluer leurs biens fonciers bâtis et non bâtis à leur juste valeur avec des conditions (Décret en cours),

3. Déduction supplémentaire de 50% des dépenses de recherche et développement (plafond annuel 200 mille DT) sur la base de conventions R&D établies d’avance,

4. Report du délai de bénéfice des avantages fiscaux et financiers à fin 2023 au lieu de 2020 dans le cadre de l’ancienne réglementation prévue par le Code d’incitation aux Investissements et par le Code de l’IRPP et de l’IS,

5. Autorisation aux entreprises industrielles totalement exportatrices d’augmenter leurs pourcentages de vente sur le marché local au cours de l’exercice 2022 pour atteindre 50% au lieu de 30% sur la base de son CA export 2019,

6. Octroi de délais supplémentaires aux SICAR et FCPR pour l’emploi des fonds mis à leur disposition,

7. Allègement des droits d’enregistrement sur les cessions d’habitations par les promoteurs immobiliers : augmentation de la valeur de l’habitation permettant de bénéficier du droit fixe de 300mDT à 500mDT,

8. Exonération des écrits correspondants aux constitutions de sociétés et GIE des droits d’enregistrement,

9. Octroi aux tunisiens résidents à l’étranger la possibilité d’enregistrer au droit fixe leurs acquisitions en devises de biens fonciers destinés à exercer une activité économique,

10. Exonération des Droits de Douane et suspension de la TVA des importations effectuées par la Pharmacie Centrale de médicaments ayant un similaire fabriqué localement (jusqu’au 31/12/2023),

11. Création d’une ligne de financement de 30 MDT pour les entreprises de l’économie sociale et solidaire. Elle sera gérée par la BTS.

12. Dédoublement du montant de déduction des intérêts des comptes spéciaux d’épargne et des intérêts des emprunts obligataires de 3 à 6 et de 5 à 10 mille DT,

13. Exonération de la TVA à l’acquisition locale ou à l’importation pour les achats du Transport aérien y compris les avions, leurs pièces et leur équipements…,

14. Mesures post COVID au profit des entreprises touristiques et des entreprises du secteur de l’artisanat : prise en charge de la cotisation patronale au régime de sécurité sociale,

15. Abandon des pénalités de retard sur marchés publics dans la construction et les travaux publics objets de livraison temporaire avant fin 2021.

II. Encouragements des énergies renouvelables et de l’économie verte

1. Déduction des intérêts des obligations vertes (Green, Social and Sustainability Bonds) jusqu’à 10 mille DT,

2. Baisse supplémentaire des DC sur voitures hybrides pour atteindre 50% au lieu de 30% et exonération de DD des voitures à moteur électrique,

3. Baisse des DD sur les panneaux solaires de 10% actuellement à 20%,

4. Augmentation du droit pour la conservation de l’environnement de 5% à 7%.

III. Mesures d’amélioration des recettes fiscales

1. Augmentation du tarif de droit fixe d’enregistrement de 25 à 30 DT,

2. Instauration d’un droit de timbre sur les achats dans les grandes surfaces ou magasins sous franchise étrangère de 100 millimes pour chaque achat sur ticket de caisse, à partir de février 2022,

3. Augmentation des vignettes de circulation automobile comme suit :

a. Pour voitures de 4 CV : de 60 à 65 DT,

b. Pour voitures de 5,6 ou 7 CV : de 120 à 130 DT,

c. Pour voitures de 8 ou 9 CV : de 160 à 180 DT,

d. Pour voitures de 10 ou 11 CV : de 200 à 230 DT,

e. Pour voitures de 12 ou 13 CV : de 975 à 1050 DT,

f. Pour voitures de 14 ou 15 CV : de 1300 à 1400 DT,

g. Pour voitures de plus de 16 CV : de 1950 à 2100 DT,

4. Augmentation de la redevance de compensation due sur casinos et les boites de nuit non affiliés à un établissement touristique et les pâtissiers de 1% à 3%,

5. Augmentation des droits de douane dus sur les produits de consommation ou ayant un similaire fabriqué localement,

6. Impôt sur les exportations de ferraille : 300 DT/Tonne de fer, 700 DT/Tonne d’aluminium-plomb, 1000 DT/Tonne de cuivre, 2000 DT /Tonne de catalyseur,

7. Augmentation du tarif exigible sur le commerce des boissons alcoolisées (10 fois plus) : 5000 DT au lieu de 500 DT pour les détaillants et 7500 au lieu de 750 DT pour les grossistes.

IV. Poursuite de la réforme fiscale et de la modernisation de l’administration

1. Suppression du caractère libératoire de la retenue à la source de 20% sur les revenus de capitaux mobilier (i.e intérêts de placements),

2. Suppression du régime d’achat en suspension de TVA pour les sociétés de commerce international et les sociétés de service totalement exportatrices.

3. Mise en place d’une plateforme électronique de préparation des certificats de retenue à la source avec amendes de 30% pour non application,

4. Augmentation à 5% (au lieu de 1%) du droit payé au profit du trésor public en cas de paiement en espèce qui dépasse 3000 DT (au lieu de 5000 DT) auprès des comptables publics,

5. Création d’une nouvelle catégorie de contrôle fiscal appelée « contrôle limité »,

6. Exonération des dons accordés à l’Etat, aux collectivités locales et aux établissements publics et des dons accordés dans le cadre de la coopération internationale au profit des entreprises publiques et tous les contrats financés par ces dons, de l’obligation d’enregistrement au droit fixe,

7. Limitation du plafond de calcul des pénalités de retard au principal de la dette fiscale,

8. Assujettissement du commerce de détail des boissons alcoolisées, de vins et de bières à la TVA,

9. Exonération de la commission bancaire au titre des opérations de paiement électronique par cartes, par internet, et par téléphone mobile de la TVA,

10. Application d’une amende pour non-paiement de l’avance sur impôt due au titre des ventes au profit des personnes sous le régime forfaitaire.

V. Amnistie fiscale

1. Les personnes physiques en possession de montants liquides provenant de revenus non déclarés au fisc auront le quitus fiscal (de tous les impôts et taxes dus sur les montants déclarés) si les sommes sont déposées en banque ou poste moyennant le paiement d’un impôt libératoire de 10% avant fin Juin 2022,

  • Cette amnistie ne s’applique pas aux contribuables qui ont reçu un avis préalable de contrôle fiscal avant Juin 2022, et à ceux suspectés de blanchiment

2. Régularisation des dettes fiscales :

a. Abandon des pénalités de retard et de recouvrement sur les dettes fiscales des entreprises si un échéancier est signé avant fin avril 2022 pour payer les dettes fiscales trimestriellement sur 5 ans max, et ce, pour les dettes enregistrées avant janvier 2022 ou en cours de procédure à l’amiable,

b. Réduction de 50% des amendes et sanctions financières enregistrées avant le 25 avril 2022 en cas de souscription d’un échéancier de paiement (sauf chèques sans provision),

c. Réduction de 90-95% des amendes douanières d’avant janvier 2022 en cas de signature d’un échéancier de paiement avant le 1er Juillet 2022,

d. Annulation des toutes les pénalités pour défaut ou sous déclaration fiscale pourvu de payer avant fin avril 2022.

  • Ces mesures sont soumises à des conditions d’application et de suivi,

VI. Autres mesures

1. Création d’un fonds spécial pour diversifier les ressources des caisses de sécurité sociale, ce fonds est financé par la contribution sociale de 1% (CSS),

2. Création d’un fonds de soutien du PPP, alimenté principalement par la CDC, ayant pour objet le financement des études et des opérations d’appui et d’assistance,

3. Mesures pour encourager la retraite anticipée à 57 ans au lieu de 62 ans applicables de 2022 à 2024 : les concernés bénéficient de la retraite immédiate avec bonus sur la période restante, payé par l’employeur,

4. Encouragement les agents publics à créer des entreprises : obtenir un congé de 3 ans renouvelables une fois en continuant à bénéficier de la couverture sociale,

5. Exonération de droits d’enregistrement des achats immobiliers par l’Etat,

6. Facilitation et assouplissement du travail des commissions de conciliation fiscale.